Tuesday, April 30, 2013

When it comes to mocking birds... (French only)

Non, je ne vais pas vous parler d'ornithologie. Enfin ce n'est pas le sujet, puisque je voulais en fait vous parler de deux livres qui m'ont beaucoup plu, et même captivée, bref suffisamment marquée pour que j'ai envie de vous en parler ici. 

Et pourquoi intituler mon article avec des noms d'oiseaux me demanderez-vous ? Tout simplement parce que bien que ces deux livres soient très différents, sur le fond comme sur la forme, tous les deux font la part belle à ce petit oiseau pas très connu ( par moi en tout cas) qu'est le geai moqueur. 

Pour être honnête, je dois reconnaître qu'il y a d'autres points communs entre ces deux histoires, une certaine idée de révolte, l'envie de faire bouger les choses, qui transparaissent en filigrane.



* Le premier de ces romans est  Hunger Games, trilogie écrite par Suzanne Collins, qui a connu un succès mondial et été adapté au cinéma. 
En deux mots, l'héroïne doit participer aux "Jeux de la faim" organisés chaque année par le Capitole, sorte de reality show à dimension politique dans lequel vingt-quatre enfants, choisis dans chacun des douze districts soumis au Capitole, sont enfermés dans une arène pour s'entretuer jusqu'à ce qu'il n'en reste plus qu'un. Le geai moqueur devient un symbole de la révolution, incarnée dans la personne de Katniss, l'héroïne. 

Au fil des tomes, la cruauté et les failles du système se révèlent, et c'est avec un suspense presque intenable que l'on suit les succès et les déchirements de la révolution qui se met en place contre ce système injuste. Mais surtout, ce qui m'a marquée dans ce roman, c'est que le scénario si cruel,  les travers exagérés et excentriques des habitants du Capitole, nous amènent à réfléchir à nos propres excès d'occidentaux et nous laissent deviner entre les lignes les déviances de notre propre société.





* Le second roman  où il est question de geai moqueur est un peu plus ancien, il s'agit de To kill a mocking bird (Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur), d'Harper Lee, publié en 1960, qui a reçu le prix Pullitzer et a lui aussi été adapté au cinéma en 1962. 



Je l'ai lu il y a quelques temps, et j'ai été immédiatement emportée par l'intrigue à la fois naïve et profonde. L'intrigue se déroule dans l'Amérique sudiste autour de deux enfants attachants et de leur père avocat droit et honnête. On suit le déroulement du procès d'un jeune homme noir injustement accusé, qui laisse paraître l'absurdité du racisme qui prévaut à cette époque, mais aussi le courage et la beauté digne des hommes qui se lèvent pour le combattre. 

Cette lutte contre les préjugés est présente à différents niveaux dans le roman, et la vision enfantine des deux protagonistes principaux amène à se poser avec eux les questions sur le bien, le mal, et sur la perception qu'ils ont des différents personnages qui les entourent, de leur vieille voisine grincheuse, à Boo, le mystérieux garçon enfermé dans la maison d'à côté, qui les terrorise, mais veille sur eux à sa manière.... 

Un très beau livre, émouvant et intelligent. Là encore le geai moqueur a fait des miracles... 


Et sinon le geai moqueur dans tout ça ? 

 
[ From http://www.birderslounge.com]

En France, cette appellation regroupe plusieurs espèces de geais moqueurs, dont le nom vient de leur habitude d'imiter les chants d'autres oiseaux, et même les sons d'insectes ou d'amphibiens.

Si cette amusante faculté peut expliquer l'attrait de la littérature pour ces petits volatile, Harper Lee dans "Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur",  nous offre lui aussi sa raison de les aimer :
«  Les moqueurs ne font rien d'autre que de la musique pour notre plaisir. Ils ne viennent pas picorer dans les jardins des gens, ils ne font pas leurs nids dans les séchoirs à maïs, ils ne font que chanter pour nous de tout leur cœur. Voilà pourquoi c'est un péché de tuer un oiseau moqueur. »


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